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La légende de Saint Nicolas

La légende de Saint Nicolas

La légende de St Nicolas
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Or, voici la légende de St-Nicolas, telle qu’en maint village de notre Lorraine, les bonnes vieilles grand-mères la racontent encore aux petits enfants, à l’heure où tinte l’Angélus du soir, quand dans la cheminée on prépare les sabots et les bottes de foin pour la venue nocturne du bon Saint Nicolas et de son fidèle compagnon… Ne craignez pas, petits enfants, voici le grand Saint Nicolas qui passe !

Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs.
Or, il advint qu’un jour, et c’était au mois d’août, la pauvre veuve Agnès dit à ses petits enfants :
-Pierre, Paul et Jean, il faut aller glaner. Nous sommes pauvres, et chez nous le pain manque souvent. Allez petits, devers la ville de Myre. Pour souper, vous irez chez l’hôtelier du coin, Chrysologue le boucher. Et la mère les embrasse, et les petits s’en vont.

Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs.
Les trois petits cheminent ; ils arrivent dans les champs, se mettent à glaner, et durant tout le jour amassent beaucoup de blé.
-Mais la nuit va venir, dit l’un d’eux, prenons notre javelle et partons vers la ville. 
Chez l’hôtelier du coin, ils s’en furent tout droit. 
-Boucher, voudrais-tu nous loger ? 
-Venez déposer votre blé ; vous serez satisfaits, mes enfants ; il y a de la place, assurément ! 


Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs.
-Femme, dit tout bas le boucher, ferme bien la porte et prend deux grands couteaux. 
Cela fait, le boucher prit Pierre, et sa femme prit Paul ; ils laissent Jean tout seul qui se met à pleurer. 
Et le boucher tue Pierre, et sa femme tue Paul ; ils les coupent en morceaux et les mettent au saloir. 
-Viens, Jean, dit ensuite le boucher, tes frères dorment déjà !
Et le pauvre petit fut tué, fut haché, et fut mis au saloir. 


Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs.
Or, donc la pauvre Agnès ne voyait pas revenir ses enfants. Tendre mère, elle s’inquiète, elle chemine vers la cité. Chez l’hôtelier du coin, elle s’en fût aussitôt. 
Boucher, n’aurais-tu point vu mes trois petits ?
-En vérité, femme je n’ai rien vu !
Et le boucher, fermant sa porte, la pauvre Agnès pleura bien fort. 


Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs. 
Dans la grande ville de Myre, était le grand Saint Nicolas. Sept ans après ce crime, passant devant ce champ, le bon Dieu, son ami :
-Nicolas, lui dit-il, il y a sept ans, à pareil jour, trois petits enfants furent coupés en morceaux et mis dans un saloir chez l’hôtelier du coin !
Chez le boucher s’en fut Saint Nicolas. 
-Boucher, voudrais-tu me loger ? 
-Entrez, entrez, Monsieur Saint Nicolas, il y a de la place, il n’en manque pas. 


Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs. 
Dans la maison entra Saint Nicolas. L’évêque avait grand faim ; il demande à souper : 
-Du p’tit salé je veux avoir ; voici tantôt sept ans qu’il est dans le saloir. 
Le boucher se troubla, sa femme pleura, ils voulurent s’enfuir, laissant Saint Nicolas. 
Mais le grand Saint fermant la porte : 
-Je sais tout ; priez et Dieu vous pardonnera ! 


Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Alors Saint Nicolas vint près du saloir. Il vit les corps hachés et les petits sans vie. Et le grand Saint pleura, puis il pria : 
-Tu sais, mon Dieu, quand Tu vins sur la terre, Tu aimais ces petits ; moi, ton ami, je les aime aussi, exauce ma prière.
Et le grand Saint Nicolas, par devers le saloir étendit ses trois doigts, et les petits enfants de se lever pleins de vie. 


Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs. 
Le premier dit : 
-J’ai bien dormi ! 
-Et moi, dit le second, aussi !
Et le troisième répondit : 
-Qu’il est beau le Paradis !
Et le petit Jean, parlant pour tous les trois : 
-O grand Saint Nicolas, qu’il faisait bon dormir ! De Jésus, de sa Mère, nous étions les amis ! Mais le bon Dieu nous dit : « Mes chers petits, retournez sur la terre, retrouvez votre mère, vous reviendrez au ciel avec Saint Nicolas. »


Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs.